13 février 2022

Dimanche 3 juin 1990 : Stoubach - forêt du Grand Bois.

Nous nous levons tôt. Nous quittons la prairie à 7h pour rejoindre la crête.
Nous traversons alors le plateau d'Ourberg, parmi les cultures, et atteignons le village de Weveler où nous rencontrons le GR 56 des cantons de l'Est.
Peu après, le sentier descend rudement parmi les sapins, franchit l'ancienne voie ferrée et le ruisseau d'Ulf, pénètre à Burg-Reuland, encaissé dans un vallon. Nous nous arrêtons sous un abribus où Viviane va m'attendre.

De 8h à 10h20, j'emmène le Trafic à Stavelot et reviens en auto-stop.

Je retrouve Viviane, transie, sous l'abribus. Entre-temps une dame l'a invitée à boire un café pour se réchauffer. En effet, il fait froid et le temps est couvert.
Nous chargeons nos sacs à dos et nous mettons en route. Nous contournons les ruines de l'imposant château et quittons Burg-Reuland. Nous gravissons la colline, passons près de deux calvaires en suivant une route sur la crête.
Sur les hauteurs (438 m), la majesté des Ardennes nous saute à l’œil. Immense plateau entrecoupé de crevasses profondes, avec une ligne d'horizon parfaite, un ciel à perte de vue et le sentier qui s'accroche aux courbes de niveau.
On atteint Bracht à travers prés, et l'on se sépare du GR 56. Après le village, on remonte entre les prairies. En se retournant, on jouit d'un vaste panorama sur la vallée de l'Our.
Après trois kilomètres de traversée d'une forêt, on débouche sur des prés et cultures jusqu'au carrefour de Schirm-Grufflange. On continue en descente vers le confluent de deux ruisseaux et l’on remonte par un chemin entre les prairies. Une route de campagne nous amène ensuite à Braunlauf, dernier village de langue allemande.
Le GR 5 va se poursuivre en grande partie sur route revêtue : on monte dans un paysage vallonné vers une crête. Un parcours d'abord campagnard puis forestier nous mène à un calvaire (dont l'inscription est rédigée en gothique), puis à un pavillon de chasse, près d'un carrefour à l'orée de la forêt. Nous y faisons un arrêt.
Nous quittons ici les cantons de l'Est pour pénétrer en Belgique francophone (province de Luxembourg). Le temps se dégrade et devient menaçant. Nous rejoignons Commanster. Les maisons sont construites en schiste coloré. Fenêtres et portes sont encadrées d'un rang de briques.
Après le village, le GR continue dans un paysage de hauts plateaux puis en un parcours forestier. La pluie se met à tomber. Nous poursuivons dans la forêt du Grand Bois. Nous atteignons dans un chemin raviné un ruisseau que nous franchissons à gué. Il pleut de plus en plus fort ; nous piétinons dans la boue puis slalomons entre les troncs d'arbres abattus en travers du chemin. Nous empruntons une allée coupe-feu, traversons un carrefour de chemins forestiers.

Il est 18h ; nous sommes fatigués par une longue journée de marche. La pluie redouble d'intensité. Entre une prairie et un boqueteau, je repère dans les hautes herbes un emplacement pour nous arrêter. Sous la pluie, nous montons la tente. Les chaussures de marche sont saturées. Plus grand-chose de sec. Nous passons la soirée sous la toile. Comme il n'y a pas beaucoup d'occupation, on s'endort vite.
Pendant la nuit, un tambour lancinant, en provenance d'un village proche, me réveille. Impression angoissante d'être sur le passage de chasseurs en battue...

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