13 février 2022

Lundi 6 mai 1991 : Rocher de Falize - pont de Belleheid.

Nous levons le camp à 8h30. Plafond bas.
Descente sur Malmédyvieille cité de la Warche où se rejoignent de nombreux cours d'eau et les ruisseaux dévalant du plateau des Hautes Fagnes.
Nous traversons la ville puis grimpons vers le monument Apollinaire.
Le sentier va se diriger maintenant vers le plateau des Hautes Fagnes. On traverse le hameau de Bernister. Passage d'une prairie par un portillon, puis descente par un chemin rocailleux près d'un petit ermitage.
On monte un chemin entre les sapins, on traverse une piste de ski alpin par deux portillons et on atteint la ferme Libert, hôtel-restaurant renommé. Nous nous y arrêtons pour prendre un petit déjeuner. De cet endroit, on peut facilement apercevoir des chamois, quand en hiver ils descendent près des bâtiments.
Après cette pause, on entre dans le bois puis on emprunte un beau sentier en corniche. Le GR franchit par trois fois le ru du Tros Marets sur des passerelles. On arrive au lieu-dit Pouhon des Cuves : des sources d'eau ferrugineuse apparaissent parmi les rochers dans le lit du ruisseau. Le laissant couler au fond d'un escarpement profond, nous prenons de l'altitude. Le sentier franchit un vallon, poursuit à flanc de coteau et retrouve plus bas le ruisseau qu'il va longer. Après avoir passé à gué un autre ruisseau, il atteint la route Hockai - Xhoffraix. Le GR continue sur la rive gauche du ru du Tros Marets, et le franchit bientôt par une passerelle en bois.

On arrive sur le plateau des Hautes Fagnes.
C'est la région des points culminants de la Haute Ardenne. C'est un plateau au climat rude, d'une grandeur austère. Paysage de tourbières et de marécages, avec une flore proche de celle des Alpes, au sol froid, schisteux et argileux. Quelques parties importantes du haut plateau sont constituées en réserves naturelles, pour sauvegarder ce patrimoine exceptionnel.
Nous nous engageons dans la fagne de Fraineu. Le sentier zigzague parmi les taillis puis traverse la fagne inondée, de façon rectiligne, car peu de balisage par manque de supports. On longe de jeunes pins en essayant de trouver un peu de terre ferme sous les arbres. Viviane n'apprécie que modérément de marcher sur un sol spongieux qui regorge d'eau. Quant à moi, cette région m'impressionne fortement. On dirait un paysage d'un autre monde, vaguement inquiétant.


Nous atteignons l'altitude de 625 m. Bifurquant sur la gauche, nous débouchons dans la clairière des Six Hêtres (six vieux arbres trapus). Nous atteignons alors l'ancienne fagne de Lonlou, malheureusement enrésinée depuis par des pins. Le sentier se poursuit par un large coupe-feu rectiligne, traverse des plantations de jeunes pins puis un bois et débouche à nouveau sur la route Hockai - Xhoffraix, à hauteur d'une auberge des Amis de la nature.
Cette auberge est fermée. L'humidité ainsi qu'un vent glacial nous amènent à pousser jusqu'au village de Hockai. Nous entrons dans un petit café où deux femmes sans âge nous accueillent. Nous nous réchauffons un moment en prenant une boisson chaude. Le tic-tac d'une vieille horloge nous endort vaguement. Mais il faut repartir, affronter le vent...
Nous retrouvons le sentier qui file entre les prairies et descend bientôt vers les Fonds de la Hoegne. On laisse sur notre droite un vieux pont en ciment, le pont du Centenaire.
Pendant une heure, nous allons suivre le parcours torrentueux de la Hoegne, près de son lit, où se succèdent cascades, passerelles et éboulis rocheux. 

 

Nous arrivons à 19h, un peu épuisés, à la buvette-restaurant du pont de Belleheid, encaissée en forêt au bord du ruisseau. Nous pénétrons dans l'auberge, par bonheur ouverte, accueillis par un gros chien peu avenant. Nous demandons si nous pouvons camper à côté de la maison. Nous nous y installons, sous la surveillance du chien.
Une fois la tente montée, nous allons manger à l'auberge. Son propriétaire, dans la conversation, s'enquiert d'où nous venons et nous apprend qu'il connaît un habitant de Schiltigheim rencontré en vacances, mais dont il n'a plus de nouvelles. Promis, on le contactera à notre retour en Alsace...
En attendant, fatigués, nous retournons sous la tente pour y passer la nuit, bercés par le bruit du torrent.

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