Mardi 30 août 1994 : Abbaye de Westmalle – domaine militaire.

Nous levons le camp à 8h40.
Nous traversons la forêt de pins et de rhododendrons et débouchons après un léger dénivelé (30 m d'altitude) au domaine de scouts « Drieboomkesberg ». Après quelques kilomètres, nous pénétrons alors dans une zone classée : « Brechtse Heide ». Nous traversons de façon rectiligne cette vaste étendue de landes, zone de 1700 ha protégée depuis 1977.

Le sentier rejoint le canal Antwerpen - Turnhout que nous allons longer par une digue bétonnée. Morne canal, morne paysage. Après deux kilomètres, nous atteignons un pont-levis qui enjambe le canal. Nous poursuivons sur l'autre rive pendant encore deux kilomètres, jusqu'à hauteur d'un deuxième pont.

Nous sommes à l'entrée de Brecht. Nous entrons manger dans une friterie au bord du canal. Après le repas, nous reprenons la digue pendant un kilomètre et tournons à gauche dans les prairies. Nous nous reposons en bord de chemin, près d'une pâture. C'est alors que je me rends compte n'avoir plus mes jumelles. Elles sont restées à la friterie. Quand le GR rejoint la route de Brecht, Viviane m'attend au coin de la rue, et je retourne en direction du canal jusqu'à la friterie où l'aubergiste m'avait gardé les jumelles. Je retrouve Viviane. Nous traversons Brecht.

Par une zone industrielle, on rejoint l'autoroute E 19 (encore une !) que l'on passe sous un tunnel. Le sentier continue à travers prés et rejoint bientôt une zone militaire. Des allées rectilignes sablonneuses cernées de barbelés nous amènent aux abords d'un verger naturel. Pour une fois, un effet bénéfique des militaires : des arbres fruitiers au milieu des hautes herbes, spectacle assez rare dans ces zones d'élevage ! 

Profitant d'une déchirure dans les barbelés, nous nous introduisons dans le verger. Nous plantons la tente, bien camouflée dans les hautes herbes, sous les arbres. Il est 17h. L'endroit est reposant. Ayant à nouveau omis de faire des courses, nous nous contentons de ce que nous avons.

La nuit tombée, je flâne sous les arbres fruitiers. Une chouette chevêche se fait entendre. Des bruits de moteur aussi, en contrebas. Je rentre sous la tente, espérant tout de même qu'un char en manœuvre ne surgisse pas brusquement...